Les "mauvaises mœurs" du prof manifestant
Il risquerait de « corrompre son milieu
professionnel », selon le rectorat. Rodolphe, enseignant stagiaire, est
suspendu de son poste à l’Education nationale depuis sa mise en cause par des
policiers lors d’une manifestation, début avril, à Paris. Accusé de « violence
à agents », il doit comparaitre, fin septembre, devant le tribunal
correctionnel.
Rodolphe. « Je suis enseignant stagiaire en
mathématiques et physique-chimie au lycée Denis Papin à la Courneuve. J'aurais
dû être affecté à un poste de titulaire à la rentrée, mais je suis poursuivi pour
violence à agents depuis ma participation à l'une des
manifestations lycéennes contre les suppressions de postes à Paris, en tant qu'encadrant, le 3 avril. J’ai été
interpellé, placé en garde à vue et renvoyé devant le tribunal en comparution
immédiate. L’audience a finalement été reportée en septembre, mais le rectorat
a suspendu ma titularisation.
Beaucoup de policiers étaient présents et rythmaient la
marche, imposant arrêts et accélérations. A la fin du défilé, près du métro Saint
François Xavier, les lycéens se sont rassemblés dans le calme, la plupart s’était
assis par terre. J’ai alors vu certains policiers enlever leurs brassards, puis se mêler à la
foule. Lorsqu'ils se sont rapprochés d'un groupe de lycéens, je les ai suivis. Une
dizaine de jeunes s’étaient fait interpeller, de façon assez violente, pendant le
défilé. Constatant ma présence, les policiers m'ont demandé de m'éloigner, mais j’ai
insisté pour rester, en leur expliquant que la manifestation était autorisée.
L'échange a duré deux ou trois minutes, puis ils m'ont interpellé.