Non à la directive de la honte !
Au mois de janvier 2008, un projet de directive sur la
rétention et l'expulsion des personnes étrangères sera soumis au
Parlement européen.
Depuis 1990, la politique européenne conduite par les
gouvernements en matière d'immigration et d'asile s'est traduite par
une réduction continue des garanties et des protections fondamentales
des personnes. L'Europe se transforme en une forteresse cadenassée et
met en oeuvre des moyens démesurés pour empêcher l'accès à son
territoire et expulser les sans-papiers.
Le projet de directive, s'il était adopté, constituerait une nouvelle régression.
En prévoyant une rétention pouvant atteindre 18 mois pour des
personnes dont le seul délit est de vouloir vivre en Europe, il porte
en lui une logique inhumaine : la généralisation d'une politique
d'enfermement des personnes étrangères qui pourrait ainsi devenir le
mode normal de gestion des populations migrantes.
En instaurant une interdiction pour 5 ans de revenir en Europe pour toutes les personnes renvoyées, ce projet de directive stigmatise les sans-papiers et les transforme en délinquants à exclure.
Le projet de directive qui sera présenté au Parlement est le
premier dans ce domaine qui fasse l'objet d'une procédure de
co-décision avec le Conseil des ministres. Le Parlement a donc enfin la
possibilité de mettre un terme à cette politique régressive qui va à
l'encontre des valeurs humanistes qui sont à la base du projet européen
et qui lui donnent sens.
Les parlementaires européens ont aujourd'hui une
responsabilité historique : réagir pour ne pas laisser retomber
l'Europe dans les heures sombres de la ségrégation entre nationaux et
indésirables par la systématisation des camps et de l'éloignement
forcé.